Guérir, c'est affronter ses peurs

« Je suis la deuxième Lune d’été, la Lune des baies mûres. Je suis la Guérisseuse. Je peux guérir les corps mais je sais surtout guérir les âmes car la véritable guérison passe par une guérison de l’âme. Le véritable objectif est la guérison de l’âme. Guérir, c’est déjà affronter ses peurs. La plus grande de nos peurs est la peur de la mort. Alors prends un moment pour aller à la rencontre de la Mort. La Mort est une grande enseignante, ose la rencontrer, l’imaginer. Toi qui la vois sombre et dure, laisse son image évoluer dans tes pensées. Regarde comme elle peut être nimbée de lumière, auréolée de douceur…

Imagine-toi allongée sur le sol, au contact de la terre. Sens la fraicheur de la terre. Avec tes mains, tu peux retourner et creuser la terre pour créer un trou de la taille de ton corps, tel un cocon qui va t’accueillir. Sens la puissance de l’humus entre tes doigts, sens que la terre mère t’accueille et allonge-toi dans ce trou, dans ce cocon. Il est temps de t’abandonner à la douceur de la terre, de plonger en elle. Il est temps de rencontrer la mort, ta mort. La Terre Mère te recouvre et t’enveloppe dans ses bras.

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Laisse-toi aller, lâche tes résistances. La peur est là en toi parce que tu ne sais où tu vas. Accueille cette peur, accepte-la. Elle est normale, elle est ta compagne de route face à l’inconnu. Respire dans ta peur, respire dans la terre et abandonne-toi au changement, au passage. Expire, laisse tes poumons se vider…. Accueille ton souffle qui se suspend. Sens cette paix qui s’installe à l’intérieur de toi quand tu cesses de te battre, quand tu plonges dans l’immobilité la plus totale, dans le silence… Les perceptions de ton corps deviennent de plus en plus floues, jusqu’à disparaitre. Ton corps se dissout, fusionne avec la Terre… Tu redeviens pure lumière… Tu n’es rien et tu es tout à la fois… Cela est ta véritable nature et dans cet espace de pure lumière, tout est possible. L’infini est là.

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Alors ta pensée se remet en route tout doucement, elle redéfinit peu à peu les contours de ton corps, ta pensée te recrée à nouveau. A toi de penser à tout ce que tu veux mettre dans ce nouveau corps, dans cette nouvelle vie. Choisis les graines que tu veux planter en terre dans cet état de calme profond. Laisse ces graines se développer et grandir à l’intérieur de toi, laisse le temps nécessaire pour être à nouveau.

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Quand tu es prête, tu peux sortir de terre et te redécouvrir sous la lumière du soleil. Tu es autre, tu as changé, tu as accepté le passage. Je suis la gardienne de ce passage, la gardienne du cycle de la Vie. La mort s’accompagne toujours d’une renaissance mais avant de renaitre, il faut accepter de mourir. Tous les changements de notre vie nous préparent au grand changement, au grand passage, à la plus grande expérience de transmutation. Chaque jour, quand la vie te confronte à un deuil, remercie-la de te permettre de renaître et plonge dans cette expérience, immerge-toi dans ta peur ou ta tristesse. Laisse-les te recouvrir si nécessaire et relève-toi ensuite, révélée et grandie.

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Pour mieux te révéler, le grand cycle de la vie a prévu une période fondamentale entre les deux : le chaos. Le chaos précède toute naissance, tout renouveau. Alors accepte ce chaos, cet infini de possibilités et en même temps ce brouillard qui t’empêche de voir loin. Je suis la gardienne du chaos, je t’accompagne dans ces phases de ta vie où tout est flou, tel un tunnel avec beaucoup de virages. Parfois tu ne vois pas la lumière et pourtant il y a une sortie même si tu ne la vois pas, il y a de la lumière même si tu ne la vois pas. Le soleil continue de briller derrière les nuages, c’est la lune qui te le dit.

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Imagine-toi dans ce tunnel sombre, tu ne peux avancer qu’à petits pas, tu ne vois ni la sortie, ni la lumière du jour. Mais si tu te dis qu’il y a forcément une issue, alors tu peux continuer d’avancer. Laisse la lumière te guider, non avec tes yeux, mais en la sentant dans ton cœur et continue d’avancer. Là est la guérison. »

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Extrait de Dis-moi Grand-Mère Lune

Image Pixabay par Joshua Woroniecki

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